6 villes, 6 marathons
Six villes, six marathons pour une médaille au goût particulier. Après New-York, Boston, Chicago, Berlin et Londres, c’est à Tokyo que Philippe Thuret, habitant Domeyrot dans la Creuse, a validé son sixième marathon major. Une performance majuscule pour le marathonien qui lui vaut donc de pouvoir étrenner cette fameuse médaille avec les six villes, signe qu’il a réussi à courir (et finir) les six plus grands marathons du monde. Rien que ça.
Cet objectif de la médaille des majors, Philippe l’a toujours eu dans un coin de la tête, mais il n’y croyait plus ces dernières années. Alors qu’il avait démarré sa quête des majors en 2007, il avait couru son dernier à Londres en 2013 et pensait rester bloqué à 5/6. « Entre les contraintes familiales, puis le Covid, je ne pensais jamais que je pourrais être sélectionné au marathon de Tokyo ». Les places sont en effet très chères sur ce marathon avec une loterie assez drastique. « Plusieurs fois, je n’ai pas été sélectionné, jusqu’à l’année dernière, explique le Creusois. Sauf que le voyage coûtait beaucoup trop cher, j’ai dû revendre mon dossard ».
Un joli coup de pouce
Et puis là, le miracle. Le coureur soixantenaire fait partie des rares athlètes à être membre du team France Asics Frontrunner depuis quelques années Le team est composé de quelques dizaines d’athlètes en France et environ 600 sur 33 pays du monde. « Le team m’appelle et me demande de m’asseoir. Ils avaient 2 dossards pour le marathon de Tokyo et un des deux était pour moi. Sur plus de 600 membres de l’équipe », s’étonne encore Philippe, conscient qu’il a eu droit à un superbe coup de pouce.
Mais avoir le dossard n’était qu’une première étape. Parce qu’un marathon, il faut le courir et le finir ! « Jusqu’à la ligne d’arrivée, je me suis posé plein de questions. Je me demandais ce qui pouvait encore se passer », avoue Philippe, avec la peur d’être maudit. Il faut dire qu’il a frôlé pas mal de catastrophes pour pouvoir terminer son marathon. « Quelques jours avant, il y a eu un tremblement de terre, j’ai eu peur qu’ils annulent la course. » Sur son marathon, il ressent des douleurs au mollet dès le 7e kilomètre. « Je ne me suis pas concentré sur le chrono, il fallait finir en moins de 7 heures, c’était mon seul objectif ».
Et maintenant les autres continents ?
Un but finalement réussi. « C’était une expérience formidable, ne serait-ce que parce que l’organisation de ce marathon est incroyable, explique le coureur de Domeyrot. Je suis allé au village départ la veille, il n’y avait rien, ils ont tout installé dans la nuit. Il y a 20.000 bénévoles sur l’événement et de nombreuses demandes de bénévolat en attente. C’est une organisation super carrée, on a été vraiment chouchouté. » Encore plus quand on repart avec la médaille des six majors.
Avec 130 marathons au compteur, Philippe Thuret a déjà dépassé beaucoup d’objectifs qu’il s’était fixés dans sa vie de marathonien. Il a commencé dans les années 90, a fait des pauses, puis des saisons à plusieurs dizaines de marathons, parfois plusieurs par semaine ! « Aujourd’hui je n’ai plus des objectifs de chiffre ou de chrono comme avant, je cherche avant tout à me faire plaisir et courir les marathons que je veux. » Il y en a qui sont des incontournables pour lui comme le tout récent marathon de Paris ou le marathon des Vins de la Côte Châlonnaise sur lequel il est ambassadeur.
Mais il y a encore un grand objectif que Philippe aimerait remplir : courir sur les 7 continents. Son prochain gros défi sera d’aller courir en Australie sur le marathon de Sydney (qui pourrait d’ailleurs rejoindre le défi des Majors, tiens tiens…)